Née à Paris mais nourrie d’ailleurs d’Haïti, de Boston, de mémoire aristocratique française, la maison Claude Préval porte dans son ADN ce tissage de cultures, de résilience et de beauté tenue. Son fondateur, ingénieur de formation, est un autodidacte du sensible. Un homme qui, avant de concevoir des objets, a dû retrouver sa propre verticalité. Un architecte de l’émotion autant que des lignes, qui a su faire dialoguer les disciplines : la rigueur du dessin technique, la liberté du croquis de mode, le souvenir charnel d’un cuir travaillé main. De cette hybridité naît une maison qui pense des objets qui dépassent la fonction dans le souci du détail, la noblesse des matières, et une sensualité retenue qui n’appartient qu’aux pièces destinées à durer.

Premiers-nés de cet univers : des sacs féminins, aux prénoms d’amour et aux peaux précieuses, cousues main dans les plus discrets ateliers de France et d’Italie. Le modèle Ketley, clin d’œil délicat à la mère du créateur, s’avance comme un talisman, à la fois bijou du quotidien et promesse d’éternité. Il se transmettra peut-être, comme ces objets rares dont la valeur dépasse l’usage.

Et comme pour ancrer son geste dans l’histoire, Claude Préval a choisi de dévoiler sa première collection au Ritz, cet écrin mythique de la Place Vendôme, habité des ombres de Proust, Chanel ou Hemingway. Au-delà du produit, c’est aussi une éthique que défend la maison. Une partie des ventes est reversée à des initiatives culturelles destinées aux jeunes en difficulté. Parce qu’un sac ne se contente pas d’accompagner une silhouette. Il révèle une allure, une certaine idée de soi.

Il faudra suivre cette jeune maison avec l’attention qu’on réserve aux rares évidences. Celles qui, sans tapage, redonnent au luxe ses lettres de noblesse.