
Les incontournables mode de la rentrée selon la styliste Hélène Giami

Composer son vestiaire de rentrée, c’est plus qu’un exercice de style : c’est l’art de fixer les contours d’une allure capable de traverser la saison tout en captant son énergie. Hélène Giami, alias HEGI, styliste et consultante mode, dessine un manifeste où le prêt-à-porter, la joaillerie et les accessoires forment un récit cohérent, à la fois visionnaire et profondément ancré dans le présent.
1/Si l’on devait composer le manifeste mode de cette rentrée, quelles pièces de prêt-à-porter en écriraient les chapitres les plus désirables ?
J’imagine d’abord un pantalon sarouel, tel que l’ont revisité Chloé et Loewe. Il donne une ampleur souple et libre au quotidien.
Face à lui, un pull à zip transversal Miu Miu, simple et graphique, qui dynamise l’allure sans en faire trop.
Puis une veste Prada en denim et cuir, mélange brut et chic à la fois, avec ce twist utilitaire qui devient sophistiqué.
Enfin, chez Alaïa, le volume prend le pouvoir, sculptant une silhouette forte, précise, toujours fluide.
2/Quelles créations incarnent selon vous, la tentation joaillière de la saison ?
Les montres portées en colliers. J’aime cette idée de détourner un objet fonctionnel, de le suspendre au cou comme un bijou talisman. Cela bouscule le rapport au temps, et offre une sensualité inattendue à l’horlogerie.
Chez Louis Vuitton, elle se fait collier : pendue au cou tel un bijou totémique, elle devient déclaration d’intention autant qu’objet de désir.
Chez Hermès, elle s’invite en broche ou en bracelet, détournée avec cette discrète audace qui caractérise la maison : le temps s’y pose, comme un éclat, au revers d’un col ou autour du coup. La montre n’indique plus seulement l’heure, elle capte un rythme, une attitude. La joaillerie horlogère s’élève ainsi au rang d’accessoire-signature, où le précieux s’allie au conceptuel.
3/Quels modèles de chaussures vont donner le pas à la rentrée et s’imposer comme le must-have de la saison ?
Prada imagine un escarpin théâtral, avec un nœud oversize qui signe toute l’allure. Chanel ose la bottine ornée d’une perle, clin d’œil couture à son héritage.
The Row propose une ballerine en cuir or, précieuse dans sa simplicité.
Alaïa choisit la rigueur moderne des mules plates à bout carré, et Miu Miu redéfinit la botte slim, fuselée sur la jambe comme une seconde peau.
Bref, cette rentrée ne fait aucun faux pas.
4/Quels sacs s’annoncent déjà comme les prochains it-bags de la rentrée ?
La rentrée 2025 s’ouvre avec un florilège d’accessoires appelés à marquer la saison. Chanel impose d’emblée son sac nœud oversize : théâtral, presque baroque, il illustre ce retour de l’excès assumé qui traverse la saison.
Chez Alaïa, la nouveauté baptisée Canette se détache comme une pièce manifeste, sculpturale et conceptuelle, fidèle à l’héritage visionnaire de la maison.
Prada et Miu Miu, elles, cultivent une esthétique plus feutrée avec leurs modèles en cuir vieilli, comme patinés par le temps, qui confèrent aux silhouettes de rentrée une sophistication empreinte d’allure.
Autant de propositions qui traduisent, chacune à leur manière, l’idée que l’it-bag de 2025 n’est plus seulement un signe extérieur de désir, mais un objet de langage, une manière de raconter l’air du temps à portée de main.