Zoom sur Things From, le label design cofondé par Géraldine Boublil
« Les intérieurs sont la nouvelle mode » dixit Géraldine Boublil alias Erin off Duty.
Son élégance interpelle autant que son allure est impeccable… La parisienne tour à tour consultante et styliste endosse cette fois une nouvelle casquette. Celle de designer d’intérieur. En duo avec Jessica Solnicki, architecte argentine, elle imagine Things From, une collection de mobilier jouant une partition entre mode et architecture. C’est l’éloge de l’artisanat haut de gamme puisant sa source à Buenos Aires. C’est le bon goût dans la forme, une expression générique jusque dans les coutures pour ces premières créations : des tabourets minimalistes et sculpturaux qui fusionnent avec des matières associées plus communément à la mode (cuir, peau de mouton, tweed). Et puis la puissance fonctionnaliste, qui n’en fait pas simplement un objet décoratif posé là pour habiller un intérieur mais qui entonne des interactions polyvalentes. Pour Revel, Géraldine Boublil, nous parle de Things From x Isska.
1. Développée en collaboration avec Jessica Solnicki, fondatrice du studio d’architecture Isska, comment est née votre collection d’ameublement « Things From » ?
Nous nous sommes rencontrés par le biais d’amis communs il y a longtemps. Le fruit du hasard a voulu que nous nous rencontrions à Paris l’été dernier.
En discutant de nos projets respectifs, nous avons réalisé que nous partagions la même idée : lancer des pièces de mobilier d’intérieur en utilisant des matériaux et des inspirations du monde de la mode.
L’aventure était lancée sous le prisme d’une vision à la fois complémentaire et commune.
2. Comment s’est déroulé le processus créatif de votre tandem ?
De quelle esthétiques ou influences vous êtes-vous inspirées ?
Notre sensibilité esthétique est très semblable, ce qui aide à construire une identité forte et cohérente. Dans notre processus de conception, nous nous inspirons beaucoup d’articles de mode, de matières ou d’imprimés comme les rayures que nous retrouvons sur nos tabourets.
L’idée était de pouvoir rendre une pièce déco plus dynamique, moins statique et donc plus fonctionnelle. C’est cet archétype de l’objet en mouvement qui nous plait, à l’instar de la manière de donner du mouvement aux vêtements que l’on porte.
J’ai effectué beaucoup de recherches sur l’histoire des masters de design, j’ai lu des livres à ce sujet, visité des musées (quand nous le pouvions encore), parcouru différents lieux d’antiquités, voyagé et naviguer sur Instagram, comme autant de source d’inspiration.
3. Dessiner un vêtement destiné à être porté n’est pas la même chose que concevoir du mobilier. En tant que styliste vous en savez quelque chose. Quelles corrélations pouvez-vous faire entre le monde de la mode, que vous connaissez bien celui du design et de l’architecture ?
Les deux univers ne sont pas si opposés. Je dirai même que certains processus peuvent être emprunté l’un à l’autre. J’aime l’idée de mélanger les textures et me nourrir de mon expérience de designer pour l’industrie de la mode et faire naitre une création architecturale.
Je peux notamment utiliser le schéma d’une implantation d’un projet d’architecture, pour concevoir le patchwork d’un canapé ; ou m’inspirer d’une jupe rayée de mes précédentes collections, pour réaliser une table en bois. Finalement mes goûts en matière de mode et de design sont très similaires.
4. Pour cette série de mobilier, vous avez mis en lumière le savoir-faire traditionnel d’artisans argentins qui ont travaillé des matériaux naturels, comme fil conducteur. Comment se définirait votre approche du design ? Est-elle plus consciente avec les enjeux environnementaux et ancrée avec l’envie de remettre les métiers d’art en lumière ?
Chaque pièce est sculptée et fabriquée avec des matériaux naturels. Prenons le tabouret Things From Project 1, qui est conçu en bois naturel de Patagonie et cuir issu de l’élevage de La Pampa. Cette pièce est entièrement confectionnée à la main par les artisans locaux qui sont dotés d’un savoir-faire unique dans le travail du bois et du cuir.
Nous essayons également de travailler au maximum nos collections avec des chutes de matières disponibles en grandes quantités afin de protéger l’environnement.
5. Avec cette collection, vous avez choisi de mettre un pied dans le Metaverse. Pourquoi ce choix ?
Grâce à notre collaboration avec The Sandbox (leader sur le marché), nous avons fait immersion dans cet espace parallèle virtuel à fort potentiel créatif et commercial qui offre des expériences dématérialisées.
Le Metaverse est annonciateur de temps nouveaux, toujours teintés d’exclusivité. Une opportunité pour nous de jouer un rôle précurseur en matière de design…
6. Quels sont vos nouveaux désirs créatifs ?
‘Things From’ ouvre un large éventail de possibilités. Nous commençons par lancer quelques pièces et travaillons déjà sur des projets de collaborations avec des marques.
L’idée est de créer des pièces singulières en utilisant les codes de la Maison.
Chaque partenariat sera unique et portera un nom unique : Things From + Le nom de la marque. Stay tuned !