Max & Moi, c’est une histoire de filiation. Et pour en comprendre l’histoire il faut remonter le fil. C’est en 1925 que Max Lederer, pelletier de métier, découvre la richesse et la singularité des (belles) matières. Il en fera un art. Cette fibre se transmettra de père en fils jusqu’aux portes de la 4ème génération.

Elie Lederer le sait. Cet héritage immuable est une chance. Avec la création de Max & Moi, il convoque un savoureux mélange de tradition manufacturière et d’indispensable modernisation. Un style chic, décontracté, des pièces à la tonalité urbaine dotées d’un esprit playful.

Ce vent de modernité insufflé par Emma, directrice artistique de la marque, va encore plus loin. Du cuir, du cachemire, des laines de mérinos, des soies mais aussi une (r)évolution : des pièces en fausse fourrure, qui ressemblent à s’y méprendre à de la vraie. C’est cette empreinte vers une mode durable mais aussi une appétence pour le numérique et les technologies qui confère à la marque une empreinte résolument moderne. Hiver comme été le vestiaire se réinvente sans jamais rester sur ces acquis.

J’aime ces marques habitées d’histoire qui s’inscrivent dans l’ère du temps, qui donne aux femmes assez de confiance pour se sentir bien dans leur peau.

Pour Revel, Emma Lederer se confie.

1. Comment se construit votre processus créatif et comment nourrissez-vous votre imaginaire ?

La genèse d’une collection m’est toujours inspirée par les couleurs ! C’est la première chose à laquelle je pense. J’élabore une palette qui est la base de mon tableau. Comme une palette de peinture ou de make-up. Je pose les couleurs fondamentales pour moi avec des nuances de beiges, de blancs, de nudes et je fais vivre cette gamme avec d’autres qui viennent pimper mon thème de départ.

Le tableau prend forme. C’est l’origine de la création de ma collection. Je visualise alors une partie essentielle à mes yeux. Ce sont les couleurs qui m’inspirent et évoquent une histoire qui va se concrétiser. Ensuite viennent les moodboards qui visibilisent concrètement les formes. Je travaille avec les tendances bien sûr, mais je les adapte pour qu’elles soient en harmonie avec l’ADN de la Maison.

Ce sont les tendances que l’on adapte et non la Maison qui s’adapte à elles. Je tiens à garder une identité forte et reconnaissable.

Pour cela je puise mon inspiration dans le quotidien… Une silhouette au coin d’une rue, une photo dans une expo, une attitude, une manière de se mouvoir qui m’évoque un volume, une forme, une longueur…

Je suis également très sensible à la décoration d’intérieur, un coussin ou un plaid peuvent instantanément me donner envie de les transposer en vêtements. Cette inspiration est alors mûrie et transformée pour la création d’un poncho, d’une maille ou d’un manteau enveloppant.

La nature a également une importance capitale dans mon processus de création. Etant sensible aux couleurs, je me nourris de la nature qui est essentielle et entre dans mon tableau créatif.

2. Il y’a une volonté prégnante de s’ouvrir à une plus large cible sans pour autant dénaturer ce qui a séduit les clientes fidèles.  Comment arrivez-vous à trouver le juste équilibre ?

Selon moi, il faut juste être sincère. Je le suis ! Je respecte profondément nos clientes fidèles qui connaissent l’esprit de notre Maison, qui sont attachées à la qualité de nos créations et je souhaite également faire évoluer la marque avec des collections qui me ressemblent tout en respectant son héritage précieux. Je désire que nous puissions évoluer avec notre époque, il faut constamment savoir se réinventer. Nous avons des clientes historiques qui viennent avec leur fille ou leur petite fille. C’est mon rêve que les vêtements s’adressent à toutes.

3. La marque commence à s’inscrire dans un processus de durabilité. Pouvez-nous expliquer à travers quel(s) prisme(s) ?

La durabilité grâce à la qualité bien sûr ! Je mets un point d’honneur à ce que nos collections proposent une haute qualité de matières. Elles doivent irréprochables pour être transmises. Mais la durabilité s’impose d’elle-même également par l’histoire de notre Maison, par cet héritage formidable depuis 1925. La filiation est toujours au centre de mes préoccupations. Toutes mes créations doivent respecter l’esprit de la marque. J’apporte ma personnalité, mes envies, mes goûts, ma vision de la mode et du monde qui nous entoure mais toujours en gardant en tête ce que les générations successives ont apporté et bâti. C’est exactement la même chose pour la longévité ou la durabilité de nos créations, elles doivent être transmises. Nos clientes doivent avoir envie de les offrir comme on offre un bijou auquel on tient. Pas nécessaire pour son prix mais pour sa valeur sentimentale et sa qualité.

4. Une ou des REVELation(s) sur vos prochains challenges en exclu pour REVEL ?

Des challenges, nous avons toujours ! Nous sommes en perpétuel recherche d’innovation. Il faut être ambitieux pour notre Maison. Concrètement, il y a un aspect qui me tient particulièrement à cœur, c’est la fabrication Française . Je mets un point d’honneur à ce que nos mailles soient fabriquées en France. C’est une préoccupation quotidienne. Toujours au sujet de la maille, qui essentielle dans nos collections et dans notre ADN, le vrai défi est de la renouveler, de la réinventer constamment. De proposer à nos clientes toujours des innovations mais en conservant notre identité. Nos mailles doivent être singulières, identifiables et toujours d’une qualité irréprochable et croyez-moi c’est un vrai challenge que je relève avec bonheur chaque saison. Et enfin le challenge est aussi de toucher une large clientèle, au-delà de nos clientes fidèles le désir est d’attirer à nous de nouvelles femmes. J’ai envie de toutes les habiller… Plus généralement… toujours se réinventer bien sûr ! ça c’est un vrai challenge… ! »

Photo : Ekaterina Aseeva

MUA : Deborah Koenig